Quelques pléonasmes à éviter

 
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Les pléonasmes sont des phrases ou des expressions répétitives ou redondantes. Puisqu’ils consistent généralement en l’ajout d’un ou plusieurs mots qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase, il est souvent mieux de les éviter. Voici donc une liste de quelques pléonasmes communs chez les natifs francophones et les apprenants FLS :

 

 Monter en haut/descendre en bas

 

Il s’agit sans doute du pléonasme le plus commun. C’est même l’exemple qu’on utilise habituellement pour illustrer ce qu’est un pléonasme. Le verbe descendre exprime en soi l’idée d’un mouvement qui va vers le bas. Ainsi, l’expression descendre en bas constitue un pléonasme. Même chose pour monter en haut. Si on monte, c’est inévitablement pour aller en haut.

 

Reporter à une date ultérieure

 

Le verbe reporter signifie « retarder, remettre à plus tard » et la locution prépositive « à une date ultérieure » a le aussi sens de « qui vient après » dans le temps. Il y a donc redondance puisque l’idée de postériorité est présente deux fois. La signification de chacun des deux éléments indique qu’il y a un report. Si la date de report est connue, on dira par exemple : « reporté à lundi prochain », on utilise donc souvent ce pléonasme lorsque la date du report n’a pas encore été fixée.

 

Un bref résumé

 

Vous avez peut-être déjà entendu, lors d’une réunion, quelqu’un annoncer : « Voici un bref résumé de la situation. » C’est un pléonasme! Un résumé long, ça n’existe pas, la précision n’apporte donc rien du tout. Par définition, un résumé se doit d’être court.

 

Prédire à l’avance

 

Le verbe prévoir signifie « considérer à l’avance comme probable » : il exprime l’idée d’anticipation d’un événement. Le préfixe pré-, que l’on trouve également dans d’autres verbes tels que « préparer », indique en effet l’antériorité dans le temps, dans l’espace ou dans un ordre quelconque. L’ajout de la locution « à l’avance » ou « d’avance » à la suite d’un verbe comme « prédire » ou « prévoir » constitue ainsi un pléonasme qu’il vaut mieux éviter.

 

Préparer à l’avance

 

Comme nous l’avons soulevé précédemment, le préfixe « pré-» indique l’antériorité. Selon le dictionnaire Larousse, « préparer » signifie « Choisir, prendre, disposer à l’avance ce qui sera nécessaire pour une opération quelconque » ou « Réfléchir à l’avance à une action concernant quelqu’un ». Encore une fois, il y a redondance.

 

Réserver à l’avance

 

Dans le même ordre d’idées, le verbe réserver signifie « faire mettre à part ce qu’on veut pour plus tard » et les locutions adverbiales « à l’avance » et « d’avance » signifient « avant l’heure fixée; par anticipation ». L’idée d’anticipation est donc présente deux fois.

 

Le danger potentiel

 

Le mot « danger » signifie qu’un péril est susceptible de survenir. Il est donc nécessairement « potentiel ». Effectivement, le mot « potentiel » réfère à une possibilité. L’idée de probabilité est donc redoublée avec cette expression.

 

Crier fort

 

On peut difficilement crier en murmurant. D’ailleurs, la définition de crier est la suivante : « Forcer sa voix, parler très fort sous l’effet de l’émotion ». Tirez-en vos propres conclusions.

 

Retour en arrière/reculer en arrière

 

Retourner et reculer signifient tous les deux « faire mouvement en arrière » ou « retourner sur ses pas ». Dans les deux cas, l’idée de postériorité est déjà présente sans que l’on ait besoin de préciser.

 

Averse de pluie

 

Une averse réfère à « une pluie subite, abondante et généralement de courte durée ». Dans tous les cas, quand il y a une averse, c’est généralement une averse de pluie (sauf pour l’averse de sécheuse dans le film Dans une galaxie près de chez vous)!

 

S’esclaffer de rire

 

Le verbe pronominal s’esclaffer signifie « éclater de rire ». Il y a donc redondance puisque l’idée du rire est présente deux fois dans s’esclaffer de rire. Il s’agit donc bel et bien d’un autre pléonasme à éviter!

 

Les pléonasmes sont-ils toujours une mauvaise chose?

Pour terminer, il est important de préciser que le pléonasme est une figure de style, et qu’il est parfois utilisé pour renforcer une idée ou pour, vous l’aurez deviné, son style! Un exemple de cela serait « voir de mes yeux ». En contexte, cette expression signifie qu’on veut soi-même assister à quelque chose, ne pas le manquer, être au premier rang. Un pléonasme peut donc renforcer une idée ou le sens d’un texte. La périssologie, quant à elle, est une redondance consistant en l’ajout d’un ou de plusieurs détails inutiles qui n’apportent rien à la compréhension d’une idée ni à son l’expression stylistique. Le mot « périssologie » n’est pas grandement utilisé, mais il y a là une distinction bien importante!